Collection de Ducdiver

Ne cherchez pas de pièce rare dans ma collection, il n'y en a pas. Je collectionne depuis 6 mois environ, et je vais un peu dans tous les sens, en fonction de mes moyens et des occasions qui se présentent. Le fait d'habiter à Genève offre quelques opportunités d'acquérir des couteaux suisses qui ne sont plus fabriqués, en état neuf, dans les vieux stocks de marchands de souvenirs, coutellerie historique, même un petit PMU avec un fond de stock Wenger datant d'une vingtaine d'années.
Et je commence par un couteau suisse pas suisse. J'entends couteau suisse au sens aujourd'hui communément répandu de couteau multifonction. D'ailleurs Böker, le fabricant, joue habilement à introduire une "suissitude" grâce au logo gravé sur la lame, avec un motif rappelant étrangement la croix du drapeau suisse.

Il s'agit d'un Böker Plus Tech Tool Carbon 3. A défaut d'être d'origine suisse, il présente quelques points intéressants :
design contemporain, on aime ou pas, question de goût, mais il se démarque clairement de la production Victorinox. Il est démontable, dispose de trois niveaux, avec des outils classiques, il n'y a pas d'ouvre-boîte, et sa place habituelle (en face du décapsuleur) se trouve une petite lame coupe-ceinture de sécurité, il contient une petit élément brise-vitre, et un petit élément pliable qui permet, ou non, de fixer un anneau pour des clés ou une chaîne. Un petit concurrent du Rescue Tool.
Au niveau de la finition, il n'est pas aussi bien fini qu'un Victorinox (j'ai déjà vu un exemplaire beaucoup mieux fini que le mien), mais les platines sont en inox, un plus pour l'aspect qualitatif, les côtes sont en G10, avec une petite épaisseur de carbone du plus bel effet (d'autres modèle sont en G10, vert foncé ou noir).
La gamme va du modèle simple à un niveau et trois pièces, jusqu'au quatre niveaux avec pince et ciseaux, tire-bouchon ou tournevis Philips.

La suite des photos 

J'aime beaucoup ce couteau, qui reprend tout les fonctionnalités du meilleur du couteau suisse, tout en y apportant une touche de modernité, quelques détails pratiques.
Sur mon exemplaire, je regrette la finition très moyenne de certaines pièces, comme le dos du poinçon, le chants de certaines pièces qui auraient mérité une phase de polissage.
Dommage, car avec des platines en inox, il y a de quoi faire une très beau couteau.
Le futur du couteau suisse ?

Salut Ducdiver, 

Quand j'ai vu ce couteau, j'en ai aussi acheté un. Au début, je le trouvait intéressant et me demandait à quel point il pouvait concurrencer les couteaux Victorinox. Mais une ou deux choses m'ont finalement vraiment déplu dans ce couteaux. 

J'aime : la forme, la hauteur de la lame (dont le dos suit les platines du couteau). Il a vraiment une beau profil quand il est ouvert.

Je n'aime pas : 

- l'outil coupe ceinture (qui s'ouvre à 135° et non 180° et dont l'utilisation du tournevis en bout peut être très dangereuse !!), 

- l'absence d'ouvre boîtes (plus utile qu'un coupe ceinture, la lame principale pouvant faire ce travail et dont l'utilisation est plus instinctive !).

- l'épaisseur importante pour un trois couches ! 

Du coup .... j'ai customisés le mien en y adaptant à la place de l'outil (a la c..) un ouvre boîte-tournevis bien plus pratique, prélevé sur un Soldier 61 et légèrement adapté.




Si Victorinox devait rajeunir sa game, une forme semblable et un blocage de la lame (façon Swiza) serait le top !

L'absence d'ouvre-boîte ne me gêne pas vraiment, par contre j'étais aussi dubitatif quant à l'angle d'ouverture de la petite l'âme dentelée, surtout en usage tournevis. C'est le principal défaut de ce couteau. Le mien est un 4 couches, il est assez épais c'est vrai, mais pendu à la poche du futal grâce au clip, son épaisseur ne me pose pas de probleme au quotidien, même sur le scooter.
Le démontage doit être un jeu d'enfant ? Et bravo pour ta modification, beau travail.
Tu as réfléchi à une modification de l'angle d'ouverture avec l'outil d'origine ? De mon côté, ce serait plutôt ça le but à atteindre.

Je n'ai pas réfléchi à la question de la modification de l'angle de l'outil original. Mais ça ne devrait pas poser de problème. Il faut que je remette la main sur celui que j'ai enlevé pour voir l'allure du talon. En principe en enlevant de la matière au bon endroit, on pourrait en faire une version à 180° d'ouverture ! 

Si c'est jouable, on peut discuter du tiens (sachant qu'on a une pièce en réserve que je ne veux plus en cas de loupé !).

Bricoler ce fichu tournevis/coupe-ceinture-de-sécurité pour qu'il ouvre à 180°, pourquoi pas si c'est faisable, mais attention à un point important : il faut impérativement qu'en position ouverte, le ressort permette encore une tension assez forte pour que l'outil ne se referme pas d'un coup si l'on force un peu sur une vis... Sinon attention aux doigts !
Cet outil est vraiment dangereux...

Tu as raison JC, et c'est d'ailleurs ce que lui reproche Timbersteph dans cette position d'ouverture à 135 degrés.
Ou alors le système de "verrouillage" des tournevis Wenger, où lorsque qu'on applique une pression dans l'axe, l'outil s'enfonce légèrement et vient se bloquer en butée, il ne peut ainsi plus se refermer brusquement. Mais je ne sais pas comment cela fonctionne.
Je poursuis la réflexion pour rendre cette lame/tournevis plus sûre. On rend le trou de la lame oblong, on pratique une fente dans le talon de la pièce, et sur le ressort voisin, on insert un petit axe. Quand exerce une pression sur la lame, la fente vient s'insérer autour du petit axe, la pièce est bloquée. Reste le problème du retour de la pièce, qui doit revenir dans la position initiale quand on relâche la pression.

En fait c'est tout bête : un trou ovale pour l'axe du tournevis, une découpe sur la butée du ressort et sur le ressort lui même. 
C'est simple et efficace, mais pour que ça marche il ne faut pas que le trou ovale soit bourré de cochonneries, idem pour la découpe en butée de ressort, donc conserver son couteau toujours propre et bien lubrifié.  

Ben voilà, c'est un peu ça. En fait j'aurais pu inventer le brevet Wenger  

Ducdiver a écrit:Ben voilà, c'est un peu ça. En fait j'aurais pu inventer le brevet Wenger  

Oui mais Wenger a déposé le brevet vers 1979 si ma mémoire est bonne... A cette époque j'étais encore au lycée !

il existe différents systèmes de blocages comme le liner-lock sur :



Ou la "pompe" comme sur :




La "palme"...



et sans doute d'autres encore...

Bon, je me décide à m'y remettre, à présenter une partie de ma collection. Je clos tout d'abord le sujet du Böker Tech Plus, avec une image que j'ai eu du mal à réaliser, mais qui rend plutôt bien

Bon, je vois que les photos sont de mieux en mieux !

Ne t'arrache tout de même pas les doigts avec la lame-à-évicérer/tournevis LOL ! 
Les Böker c'est bien mais... En abuser ça craint !

Cela dit, j'aime beaucoup la ligne.

J'ai commencé ma collection en décembre 2015, par l'acquisition d'un Thiers de chez Arbalète G. David, et qui est venu rejoindre les trois ou quatre pièces déjà en ma possession : un Swisschamp, un Swisstool, un vieux Laguiole bas de gamme.



Tout s'est ensuite précipité, je suis tombé dans une véritable frénésie d'acquisition, c'est devenu une passion. Aujourd’hui je suis à 220 pièces, tous des fermants, ça part un peu dans tous les sens, des multifonctions, suisses ou pas, les traditionnels, français ou autres, et les couteaux plus contemporains.

En fait sur ce Böker, il faut oublier l'extrémité plate de cette lame dentelée...
Là dans les photos que je vais poster, il y en a beaucoup d'anciennes, et certaines faites avec vieil iPhone.






Un autre Thiers, Claude Dozorme, réduit à sa plus simple expression, la structure fonctionnelle, avec un liner lock, et un petit bout de plaquette en olivier, discret habillage. Beau rendu satiné, agréable à utiliser, mais il ne faut pas exercer de force lorsque l'on coupe, il y a de la déformation, et cela peut débloquer le verrou...

J'en ai fini avec mon dossier "contemporain".
Je passe aux "traditionnels", plus ou moins anciens, j'aurais peut-être dû nommer ce dossier "régionaux" ?.
Des Laguiole


Un vieux Dassaud, trouvé en montagne il y a 25 ans. Fatigué, et assez commun, qualité moyenne, la lame touche le fond du ressort, lame carbone, ça sent le métal, il ne touche jamais de nourriture celui-klà.




Un joli Vent d'Aubrac, acheté directement à la boutique à Laguiole, manche en olivier, doubles platines, de la belle ouvrage.





Celui-là a une saveur particuière, j'ai travaillé à sa fabrication lors d'un stage chez le coutelier, Christophe Lacaze, un homme passionnant. J'ai effectué le guillochage du ressort, un vrai bonheur, le ponçage des plaquettes en buis, j'ai sculpté l'abeille à la lime aiguille. Le reste a été fait devant moi par C. Lacaze. Je me suis éclaté pendant ce stage de trois demi-journées.

J'en arrive aux Opinel, des incontournables.



Le Tradition n°8 en chêne de mon fils, lame inox, pas de marquage sur le manche.






Mon préféré, un effilé n°10 en ébène, qui est parfait pour les repas, surtout pour la bidoche, c'est un vrai bonheur de découper de fines lamelles de viandes qui fondent en bouche...




Un effilé n°12 en bubinga, récupéré dans une brocante, lame et virobloc changés. Il n'est pas resté longtemps dans cet état, il a servi de base à ma première transformation légère, l'Opi-One, que je montre plus bas.




L'Opinel pour ouvrir les huîtres. C'est avec ça que j'ai ouvert mes premières huîtres, ça marche bien, mais il faut rester vigilant à ne pas manœuvrer le virobloc par mégarde pendant l'ouverture de la bête... 



Le Premier Opinel n°7 de mon fils, son premier couteau.


Effilés 10 et 12 côte à côte.


Effilé 10 et Opi-one côte à côte.








Et l'Opi-One, à partir de mon Effilé n°12 en bubinga -->Travail directement sur le manche d'origine, lime et papier emery, suppression du talon caractéristique Opinel, inspiration plus effilée, justement :-), création de deux méplats sur les côtés du manche, petit guillochage partiel du dos de la lame (galère d'entamer l'acier trempé...), et création du verrouillage position fermée sur le virobloc, qui était absent sur cette virole tournante, modèle assez ancien. J'en avais mis une neuve, mais cela ne jouait pas, trop de friction, j'ai remis l'ancienne et créé cette petite encoche à la lime.

Les effilés, j'adore !

Viennent ensuite les modèles à virole, tournante ou pas. Certains qui contournent le brevet savoyard, et d'autres qui en ont une différente.



Le David, de chez Arbalète G. David, une nouveauté qui se place en concurrence du célèbre couteau savoyard. Ici en version manche en olivier. La finition laisse ici à désirer, la virole tournante notamment. La ligne est sympa. L'onglet ajouré rappelle une pointe (de carreau d'arbalète ?), c'est joli mais il présente aussi des angles très pointus, et difficiles à nettoyer vite fait en fin de repas, et il se remplit vite de saleté... Bref, celui-là non plus n'ira plus dans mes assiettes et se verra confier d'autres tâches.





Concurrent plus sérieux du savoyard, l'Alpage, de chez A. Verdier, avec virole tournante à double gorge, manche en bubinga à la ligne trappue. On retrouve ces manches et ces viroles sur de nombreux modèles de couteliers qui se fournissent à Thiers. Celui-là est bien fini, agréable à utiliser et coupe bien.







Là c'est la gamme au-dessus, plus cher, mieux fini, un Larzac simple, avec manche en genévrier, marquage de la lame à effigie du viaduc de Millau, acheté à la boutique du Pont cet été.


Mes acuisitions à virole tournante de l'été. Il y a aussi un Opinel Tradition n°8, manche en hêtre, offert par le sympathique coutelier de Privas à qui j'ai acheté cinq couteaux, et je suis reparti avec ce sixième :-)





Un autre modèle à virole, non tournante ;-), à friction, un modèle portugais de chez MAM, manche en hêtre. Couteau très simple et vraiment sympa, finition correcte pour le prix (assez bas, moins de 8 euros). J'aime cette lame, peu courante chez les couteaux de nos contrées.

C'est une lame "London" !

Mais comment cette virole bloque t'elle la lame si elle ne tourne pas ?

jcfiguet a écrit:C'est une lame "London" !

Mais comment cette virole bloque t'elle la lame si elle ne tourne pas ?

Et bien justement, elle ne la bloque pas. Modèle à friction ! Ou alors je fais une confusion sur le terme virole ?

Après vérification de la définition de la virole, la pièce doit être cylindrique, et donc celle-ci n'est pas une virole. Alors c'est une mitre ?

Opinel a sorti et sort toujours des "modèles à friction", en principe le terme virole ne s'applique pas dans ce cas (la virole étant censée bloquer la lame). Par ailleurs je ne connais pas le terme exact pour les "modèles à friction" ! LOL

Par "modèle à friction" j'entends lame non bloquée, dont le pivotement est simplement freiné par le serrage et la friction qui en résulte entre lame et manche. La définition pour la virole concerne une bague fixe ou tournante, destinée à contrôler ou empêcher un mouvement (Définition "Wikipedia"). Sur l'Opinel il y a deux viroles, une fixe qui accueille l'axe, et une tournante et bloquante, le fameux Viro-bloc.




Un Ardéchois, modèle simple avec manche en chêne vert, sans blocage de lame. Ce modèle n'existe plus et se voit aujourd'hui remplacé par un modèle avec lame bloquée par cran forcé.






Un joli Virginia italien, puissant avec son manche en olivier et son bloquage liner lock et petit bouton.






Un Sevillana espagnol de JJ MArtinez, plaquettes en bois de cerf, bloquage par levier, et finition médiocre, dommage, sa ligne de navaja est très sympa.




Et enfin, un Douk-Douk, pas besoin de le présenter, lame inox et manche laqué en vert, un autre incontournable.

Une virole "fixe", je ne connaissais pas... J'appelais ça une mitre, c'est le terme le plus commun. Wikipédia, en matière de couteaux, c'est quelquefois "limite"...

Le fameux Viro-bloc est, je crois, un brevet Opinel, sans doute passé dans le domaine public depuis le temps.

J'aime bien le système monté sur ton Larzac, il sera sans doute difficile de faire plus fiable et plus robuste, on peut forcer sur la lame lors d'une découpe, le blocage reste stable vu que le talon porte sur une surface importante et ça ne risque pas d’abîmer la partie mobile du système (la virole tournante). C'est une jolie trouvaille, un truc bien pensé et simple à fabriquer !

C'est vraiment un super couteau, j'ai flashé dessus et c'est mon coup de cœur de l'été.
Agréable à l'oeil et en main, il respire la qualité. A le manier, on a un bel objet, à la fois lourd dans la main et léger dans ses lignes. Le mien est un modèle basique, il existe des modèles plus prestigieux, matières plus nobles, habiles ouvrages sur le manche ou la virole, avec des prix qui n'ont rien à envier à des Laguiole haut de gamme...

Ducdiver a écrit:C'est vraiment un super couteau, j'ai flashé dessus et c'est mon coup de cœur de l'été.
Agréable à l'oeil et en main, il respire la qualité. A le manier, on a un bel objet, à la fois lourd dans la main et léger dans ses lignes. Le mien est un modèle basique, il existe des modèles plus prestigieux, matières plus nobles, habiles ouvrages sur le manche ou la virole, avec des prix qui n'ont rien à envier à des Laguiole haut de gamme...

En tout cas, il me fait flasher !

Vu que je me suis fait un petit plaisir en m'achetant un tour... Je sens que je ne vais pas tarder à me faire une pâle reproduction, histoire de me faire une "maquette" grandeur réelle juste pour tester...

Question bête : Y a t'il un ressort de lame ?

Non, la rotation est douce et fluide, il y a des insert en nylon (j'imagine) pour éviter le frottement métal bois et réduire la friction.

De très beaux couteaux ,un petit faible pour le Larzac